Comment trouver le bon chirurgien ou médecin esthétique ?

Trouver «le bon» médecin ou chirurgien esthétique, en 6 questions...

Il existe deux catégories de chirurgie plastique :

Envisager la médecine, ou la chirurgie, esthétique peut avoir des causes très variées et peut faire suite à un accident, à une malformation, à un complexe ou à ce que vous ressentez, à tort ou à raison, comme une imperfection gênante.

1 • Votre motivation

Dans les deux derniers cas, la première question à vous poser concerne votre motivation.

Souhaitez vous un changement parce que vous vieillissez ou souffrez de moqueries (fait probablement objectif), parce que vous vous sentez gêné(e), parce que vous êtes sujet(te) à des pressions de la part de tiers ou parce que vous souhaitez ressembler à quelqu'un d'autre, à un modèle ?

«Souvent, un défaut physique isolé, qui embarrasse ou suscite la moquerie - un nez trop long, un menton trop carré, des oreilles décollées. Dans ce genre de cas, l'acte chirurgical rend la vie plus belle, il améliore l'apparence extérieure en même temps que l'image du corps. Bref, il fait du bien. Que se passe-t-il, en revanche, quand la demande de transformation chirurgicale cache une insatisfaction beaucoup plus profonde, une blessure, une vulnérabilité personnelle ? Est-ce encore au chirurgien d'intervenir ? Et comment le savoir avant l'opération ? Au-delà du geste technique, tout ce qui est en jeu dans une transformation chirurgicale de l'apparence physique : l'image du corps, l'image de soi, voire carrément le sentiment d'identité.» peut-on lire en dernière page de «La beauté sur mesure : Psychologie et chirurgie esthétique» du Docteur Françoise Millet-Bartoli, psychiatre, psychothérapeute.

Un bon praticien tentera de découvrir la véritable raison de votre désir et n'interviendra que s'il pense pouvoir vous apporter un véritable bien-être.

Vous comprenez que cela ne peut être réalisé pendant un rendez-vous de 10 minutes !

Dans la très grande majorité des cas, l'acte chirurgical va vous permettre de vous sentir mieux. Mais certaines personnes ont une perception de leur corps qui est peu objective et risquent de ne jamais être satisfaites, enchaînant les interventions comme quelques célébrités, avec des résultats physiques et psychologiques douloureux.

Tous les corps vieillissent, plus ou moins vite, plus ou moins bien, et la médecine peut faire beaucoup, mais ne peut pas l'impossible.

Il y a toujours un risque de réactions anxieuses et/ou dépressives après une intervention.

L'American Journal of Epistemology a présenté une enquête Canadienne qui démontre que le fait d'avoir des implants mammaires augmente le taux de décès par suicide de 73%. D'autres études en Suède en 2001, et en Finlande en 2004, ont abouti à des résultats identiques. Pourtant, les résultats esthétiques n'étaient pas en cause. Les femmes qui se sont suicidées sont celles qui étaient fragiles.

Il a été estimé que 5 % seulement des personnes sont dans ce cas et un bon médecin ne vous laissera pas prendre ce risque !

Certaines personnes auraient plus intérêt à consulter un psychologue avant de penser à rencontrer un médecin esthétique. Surtout, il y a un risque d'addiction et certaines femmes finissent par multiplier les interventions en occultant complètement le danger que cela représente.

2 • Qui est le praticien que vous allez rencontrer ?

Avant tout, s'agira t-il de médecine esthétique, ou de chirurgie esthétique ?

Cette question n'est pas anodine.

La majeure partie des actes sont réservés aux médecins et certains strictement aux chirurgiens.

Comment savoir ?

«Le chirurgien dit «esthétique» a acquis une spécialité CPRE (Chirurgie plastique reconstructrice et esthétique) qui lui permet de pratiquer des interventions chirurgicales, avec ou sans anesthésie générale, avec franchissement de la barrière cutanée et dissection des plans profonds. Cette spécialité répond à un cursus officiel universitaire et hospitalier très précis.

La formation d'un chirurgien nécessite sept années après le tronc commun des études médicales conduisant à l'Internat. Cela représente un minimum de 13 ans après le bac.

La chirurgie plastique reconstructrice et esthétique concerne la morphologie de tout le corps : des cheveux aux orteils. Il y en a moins de 1.000 sur le territoire national.
La chirurgie maxillo-faciale et stomatologique est une spécialité officielle qui traite les dents, les maxillaires et les os de la face. Ces chirurgiens sont autorisés à pratiquer toute intervention de chirurgie esthétique dans leur domaine de compétence.
Pour la chirurgie de la face et du cou, il est important de vérifier que le chirurgien est ORL.»
Source : www.chirurgiens-plasticiens.info

De même, les spécialistes en gynécologie et les ophtalmologues peuvent réaliser des opérations de chirurgie esthétique dans leur spécialité.

Vous devez consulter la liste établie par le Conseil national de l'Ordre des médecins. Cette liste des chirurgiens plasticiens spécialistes en chirurgie reconstructrice et esthétique ne comporte que les noms des chirurgiens ayant suivi le cursus qui leur donne l'autorisation d'exercer la chirurgie esthétique.

Par conséquent, un médecin, qui n'est pas chirurgien, ne peut franchir la barrière cutanée.

«Il peut en revanche effectuer de nombreux soins esthétiques : Les champs d'application de la Médecine Esthétique s'étendent à la Dermatologie Esthétique, à la Phlébologie Esthétique, à l'Endocrinologie, à la Nutrition, à la Cosmétologie».
Source : www.sfme.info

Il y a semble t-il un désaccord entre médecins et chirurgiens sur la limite précise des droits de chacun. Nombre de médecins non spécialisés estiment avoir le droit de pratiquer les injections, y compris de produits non résorbables, et même les interventions de greffes de cheveux, alors que de nombreux chirurgiens font justement remarquer qu'il y a alors franchissement net, voire découpe, de la barrière cutanée. Le Conseil de l'Ordre semble attendre que le législateur se prononce.

Un établissement servant pour la chirurgie esthétique doit avoir une zone d'accueil, un espace pour les examens, une zone d'hospitalisation dont un plateau opératoire et une salle de surveillance post-opératoire. N'acceptez en aucun cas une intervention chirurgicale dans un cabinet médical !

Par ailleurs, en France, les établissements où des opérations de chirurgie esthétique sont pratiquées doivent être agréé par la DDASS et être déclarés en Préfecture.

Pour finir, renseignez vous sur la réputation de ce médecin, si possible auprès de proches, au minimum auprès de votre médecin traitant qui saura peut être s'il a du faire face à des complications post-opératoires. Visitez les forums et les sites d'évaluations de la part de patients.

Pourquoi ne pas visiter les pharmaciens des alentours ou téléphoner à quelques infirmières ?

«Pas de nouvelle, bonne nouvelle» dit-on !

Mais si vous tombez sur des avertissements, vous aurez la puce à l'oreille.

3 • Le rendez-vous pré-opératoire

Nous venons de le voir plus tôt, ce rendez-vous est essentiel pour vous.

Il est l'occasion d'évaluer votre motivation, de confronter la réalité au phantasme, de connaître les différentes techniques, les avantages et risques de chaque solution... Le médecin va aussi vous présenter les matériaux ou produits qu'il va éventuellement utiliser.

Un «bon» médecin va vous questionner, vous écouter, vous expliquer, vous montrer... et vous présenter les suites post-opératoires.

Il va vous dire aussi que, comme tout chirurgien, n'a pas d'obligation de résultat, mais seulement une obligation de moyen. Malgré tout son engagement, les aléas thérapeutiques rendent toute obligation de résultat impossible.

L'obligation d'information et le délai de réflexion limitent beaucoup les risques de déception car le patient bien informé sait ce qui l'attend.

Un autre point essentiel est de savoir de quelle anesthésie vous allez bénéficier, générale ou locale. Pour une anesthésie générale, un bilan pré-opératoire avec un anesthésiste est obligatoire dans le mois qui précède l'intervention.

Il y a plusieurs sortes d'anesthésies locales : Epidermo-dermique superficielle, pour les soins entraînant des douleurs superficielles par exemple l'épilation laser ou la dermopigmentation... L'anesthésie dermique profonde localisée qui nécessite une injection par seringue. L'anesthésie locale pour endormir la mâchoire, les lèvres, le tour de la bouche... Enfin, l'anesthésie régionale pour endormir tout un membre ou toute la partie inférieure du corps (en péridurale).

Il est très important que vous sachiez bien quelles seront les suites opératoires car, si les hématomes et les oedèmes peuvent durer quelques jours à quelques semaines, la cicatrisation peut durer plusieurs mois. Quels sont les principaux risques médicaux : saignements, risque d'infection ou cicatrisation difficile ?

Y aura t-il interdiction ou gêne pour avoir des activités intimes, vous occuper d'enfants ou faire du sport ? Devrez-vous éviter l'eau, le maquillage, le soleil, les chocs, la foule, le shopping ? Faudra t-il prévoir d'arrêter un temps votre travail ou vos déplacements ? Allez-vous devoir dormir seul(e), sur le dos, sur le coté ?

4 • Le devis

Le devis est une formalité légale et obligatoire pour toute intervention esthétique, chirurgicale ou non, d'un montant de 300 euros ou plus. Il doit être précis, détaillé et répondre aux normes, ainsi que tenir compte de la TVA. En général, il est remis après accord entre les parties et avant délai de réflexion. Il doit être obligatoirement signé par le praticien qui interviendra. Un délai incompressible de 15 jours doit permettre au patient de réfléchir, après remise du devis et avant intervention. Méfiez vous d'un médecin qui vous presserait, sous prétexte qu'il reste une place ou, pire encore, contre une remise financière.

En attendant, seule la consultation pré-opératoire peut vous être facturée.

Normalement, tous les soins post-opératoires sont inclus. Demandez confirmation.

Le patient acceptera le devis en le retournant signé à son tour.

5 • Le prix

Nous comprenons que le tarif de l'intervention soit important et reste un critère de choix. Les honoraires sont libres et vont tenir compte du standing de l'établissement, du lieu de l'intervention, des compétences et de la renommée du praticien. En France, un Chirurgien plastique a fait au moins 13 années d'études difficiles !

Mais le tarif tient compte aussi du respect des normes, de l'hygiène, du personnel plus ou moins disponible et, surtout, inclut les soins post-opératoires.

Se faire opérer à des milliers de kilomètres pour économiser quelques centaines d'euros peut se révéler très cher en cas de problèmes ultérieurs. Il est fréquent (5% des cas) qu'une retouche soit nécessaire, par exemple au niveau d'une cicatrice. Savez-vous qu'il y a au moins 4 fois plus de cliniques de chirurgie esthétique à Séoul que de chirurgiens dans la spécialité !

Étonnez vous si le tarif est très élevé, mais aussi s'il est très bas : un établissement servant pour la chirurgie esthétique doit avoir une zone d'accueil, un espace pour les examens, une zone d'hospitalisation dont un plateau opératoire et une salle de surveillance post-opératoire.

N'hésitez pas à demander des explications en cas de doute.

Enfin, la médecine n'étant pas un produit de consommation, il ne doit pas vous être proposé de crédit, de prélèvement sur votre compte, d'étalement pour le paiement ou d'offre promotionnelle, encore moins limitée dans le temps.

6 • La confiance

Le bouche-à-oreilles et le tarif sont des éléments importants, mais la confiance envers le praticien est primordiale. Est-il pédagogue, serein, stressé ou ultra-commercial ?

Vous a t-il semblé intéressé par vos préoccupations ou seulement par votre portefeuille ?

L'établissement vous semble t-il organisé et propre ou plutôt bruyant et sale ?

Si le médecin prend le temps de répondre à toutes vos questions de façon précise, s'il vous explique en particulier ce qu'il peut faire ou non et quelles sont les suites post-opératoires de façon claire et exhaustive, la relation vous permettra de vous sentir entre de bonnes mains et d'accepter un changement esthétique avec plus de sérénité, donc dans de bien meilleures conditions.